Ça y est, les vacances sont terminées et tu entres en Première ! Et qui dit Première dit Bac de Français !
Que tu portes ou non cette matière dans ton cœur, il va falloir assurer tout au long de ton année pour réussir cette épreuve. Une des clés fondamentales pour ceci, c’est la maîtrise des figures de style. La liste est longue mais pas de panique, les Sherpas sont là ! 😉
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Commençons doucement, et voyons d’abord les procédés les plus courants. Tu les connais sûrement déjà, mais les rappels ne font jamais de mal ! De plus, tu les retrouveras tout au long de l’année. 👌🏼
Les figures de Style pour exprimer…
… L’amplification
L’anaphore
c’est la répétition d’un mot/groupe de mots au début d’un(e) vers/phrase.
Exemple :
«Là est tout le bien que mon esprit désire,
Là est le repos où tout le monde aspire
Là est l’amour, là le plaisir encore. » (Du Bellay)
L’accumulation
aussi appelé l’énumération, se définit comme étant l’énumération de termes de même nature/sens pour créer un effet d’amplification.
Exemple :
”Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus étourdissante, la plus inouïe (…)” (Lettre de Madame de Sévigné)
La gradation
est un procédé qui s’apparente à l’énumération. C’est la succession de termes. Elle est descendante ou ascendante.
Exemple : va, cours, vole…
L’hyperbole
c’est simplement l’exagération d’un terme/d’une expression. Elle est très souvent utilisée dans la littérature, que ce soit dans le théâtre, le roman ou la poésie.
Exemple : Je meurs de soif.
Le parallélisme
c’est la répétition d’une même structure. C’est une construction symétrique qui sert donc à unir deux phrases.
Exemple :
« Votre mère si tendre et votre aïeul si doux. » (Victor Hugo)
Le polyptote
c’est l’utilisation répétée de plusieurs variantes d’un même terme.
Exemple :
”Oui, je la haïssais (…) je l’ai haï (…) Roi des rois, la seule excuse de ce surnom est qu’il justifie la haine de la haine » (J. Giraudoux, Electre, II, 8)
… L’opposition
L’antiphrase
se caractérise comme un(e) mot/phrase utilisé(e) dans le sens contraire à son utilisation habituelle. On exprime donc le contraire de ce que l’on veut signifier. C’est une forme d’ironie.
Exemple : Tu as eu un zéro en histoire ? Ah, bravo !
L’antithèse
c’est lorsqu’on utilise deux termes de sens contraire à l’intérieur de la même phrase/du même vers.
Exemple : Je vis, je meurs.
Le chiasme
ce procédé est une construction symétrique et croisée (AB/BA) qui unit ou oppose des éléments.
Exemple : Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger.
L’oxymore
se définit par deux termes qui se ressemblent au niveau de la grammaire mais s’opposent dans leur sens (signification).
Exemple : Un silence assourdissant (Camus)
Le paradoxe
ce procédé énonce une opinion contraire à l’idée commune. Il sert à surprendre, choquer et inviter à la réflexion.
Exemple : Les premiers seront les derniers.
… L’analogie et la substitution – figures de style
L’allégorie
c’est la répétition concrète d’une idée abstraite. On lui donne vie.
Exemple :
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain ! Eté est plaisant et gentil… (Charles d’Orléans)
La comparaison
comme son nom l’indique, c’est la comparaison de deux termes lié par un adverbe, un verbe, un adjectif, une préposition ou encore une conjonction.
Exemple : Gaston est aussi aimable qu’une porte de prison.
La métaphore
est une forme de comparaison. Elle associe deux choses mais n’utilise aucun mot de liaison.
Exemple : Il pleut des cordes.
La métaphore filée
est une figure de style qui se constitue d’une suite de métaphores portées sur le même thème.
Exemple : cet homme est un tigre, ses crocs étaient prêts à se planter partout, ses griffes rognaient les carcasses.
La métonymie/synecdoque
c’est le fait de remplacer une chose désignée par un terme proche. La synecdoque est une forme de métonymie qui prend en compte les différents aspects d’un même objet.
Exemple : Boire un verre.
La périphrase
consiste à énoncer plusieurs mot pour définir en un mot.
Exemple : Tu sais ce fils de l’Amazone.
La personnification
est le fait de donner vie (humaniser) un objet, un élément abstrait ou naturel ou encore un animal.
Exemple : Mon pauvre argent, mon cher argent, on m’a privé de toi.
… L’atténuation
L’euphémisme
cette formule sert à atténuer le sens d’un énoncé pour lui donner moins d’impact (d’importance). On l’utilise souvent pour diminuer la gravité d’un fait ou pour ne pas choquer, gêner ou simplement déplaire.
Exemple : Il nous a quittés (= mort)
La litote
sert à exprimer une pensée de façon atténuée pour signifier son contraire.
Exemple : Je ne dis pas non (= J’accepte volontiers)
La prétérition
passe sous silence quelque chose dont on parle.
Exemple : Si vous comptez sur moi pour vous révéler qu’il s’agit de trafic d’avions, vous vous trompez lourdement. (Hergé)
… La rupture
L’anacoluthe
c’est la rupture d’une construction de syntaxe.
Exemple :
Mais moi, la barre du bourreau s’était, au premier coup, brisée comme un verre. (A. Bertrand)
L’ellipse
se caractérise comme une absence d’un ou plusieurs mot(s) dans une phrase.
Exemple : L’Oréal, parce que je le vaux bien
Zeugma
c’est le rapprochement d’un mot concret et abstrait dans un même énoncé.
Exemple : Il prit du ventre et de l’importance.
Enfin, voici d’autres procédés, qui sont notamment liés au son
L’allitération
est répétition d’un même son (consonne).
Exemple :
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine)
L’assonance
est la répétition d’un même son (voyelle).
Exemple : Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon coeur D’une langueur Monotone (Verlaine )
Le champ lexical
est un ensemble de noms/adjectifs/verbe sur un même thème.
Exemple : Ménage : vaisselle, blanc, propreté, frotter, laver, etc
La question rhétorique
aussi appelé question oratoire, consiste à poser une question dont on a déjà la réponse/dont on n’attend pas de réponse. C’est donc une affirmation sous forme de question.
Exemple : Tu penses que je rigole ?!
L’ironie
est une forme de moquerie qui consiste à dire le contraire de ce que l’on pense.
Le paronomase
est le rapprochement d’homonymes (mots à la prononciation identique mais au sens différent).
Exemple : Qui se ressemble s’assemble.
Le prosopopée
est le fait de faire parler/agir une personne absente ou morte, un animal, une chose personnifiée.
Exemple :
« Et la rivière dit : « Je ne veux rien savoir, Je coule pour moi seule et j’ignore les hommes. » (Jules Supervielle, « La demeure entourée »)
Le rythme binaire symétrique
est la division d’un(e) vers/phrase de longueur égale et qui donne un rythme à deux temps lorsqu’on le lit.
Exemple : Elle a vu ta blessure et n’a pas pu la fermer (Musset)
Le rythme ternaire
sert à mettre en valeur une idée en marquant l’esprit. Pour se faire, l’idée est regroupé par 3 (verbes/adjectifs)
Exemple :
Je n’ai plus rien à apprendre, j’ai marché plus vite qu’un autre, et j’ai fais le tour de ma vie (Chateaubriand)
Le topos
est un lieu banalisé et commun. C’est un cliché/stéréotype.
Exemple : la forêt, associée à la balade romantique au temps de Victor Hugo 🌳
Les figures de style spécifiques aux genres littéraires ✒️
Passons ensuite aux figures de style spécifiques aux genres littéraires que tu verras tout au long de ton année.
Les figures de style spécifiques à la poésie
La poésie est un genre littéraire que l’on aborde dès notre plus jeune âge. Savoir maîtriser le vocabulaire qui définit sa structure est tout aussi important que d’en connaître les procédés. 🙃
Le blason
est un type de poème faisant l’éloge du corps de la femme
Exemple : “son jolie petit pied, sa douce main blanche, son beau regard et ses cheveux flamboyants”
La diérèse
est une forme de prononciation dissociant deux syllabes pour lui donner une certaine consonance.
Exemple : Va te purifier dans l’air supérieur (Baudelaire)
L’éloge
c’est la célébration de quelque chose/ de quelqu’un.
L’enjambement
est un procédé rythmique ; il consiste à reporter un mot ou un sens, d’un vers à l’autre.
Exemple :
Je répondrai, Madame, avec la liberté
D’un soldat qui sait mal farder la vérité.
La métonymie
cette figure exprime un concept en désignant un autre conception.
Exemple : Je viens de lire un Zola.
La parataxe
est une juxtaposition de propositions sans mots de liaison
Exemple : Cet homme est habile, il réussira.
Le pléonasme
exprime une idée en la renforçant avec un ou plusieurs mots, pas forcément nécessaire.
Exemple : Je l’ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu, ce qui s’appelle vu…
Les registres
en poésie, les registres sont un thème qu’aborde le poète. (souvent lyrique)
Exemple : lyrique, épique, satirique, didactique, etc
La réification
est une forme de métaphore qui traite quelqu’un comme un objet (que ce soit une personne, un animal, un objet). C’est le contraire de la personnification.
Exemple : Mettre un frein à sa colère
La syntaxe
est une règle grammaticale que doit respecter l’auteur.
Les figures de style spécifiques au théâtre
Comme pour la poésie, le vocabulaire qui caractérise le théâtre est important. Que tu étudies une comédie ou une tragédie, assures-toi de bien connaître ces procédés pour ne pas te perdre. 😁
L’aparté
seuls les spectateurs peuvent entendre ce que le personnage dit. C’est une façon d’exprimer les pensées sans que les autres personnages ne l’entendent, sur scène.
Exemple :
DORINE, en soi-même : Comme il se radoucit ! Ma foi, je suis toujours pour ce que j’en ai dit.
L’apostrophe
est une forme d’interpellation. L’orateur s’interrompt pour appeler/s’adresser à quelqu’un ou quelque chose.
Exemple : “He! Toi! Que dirais-tu d’aller là-bas ?”
Le comparatif de supériorité
est une manière de comparer pour donner plus d’importance à un terme.
Exemple : Il est plus beau qu’elle
La conjonction de coordination
est un mot qui sert à lier deux phrases.
Exemple : Mais, ou, et, donc, or, ni, car.
La double énonciation
cette énonciation s’adresse à deux destinataires ; généralement le personnage s’adresse autant aux spectateurs qu’aux autres personnages présents sur scène.
Le double sens
donne un sens autant propre que figuré à un terme.
L’hypocoristique
exprime une intention affectueuse.
Exemple : Thomassin et Thomasson
L’interjection
exprime une attitude spécifique.
Exemple : Aïe !
La stichomythie
est une forme de dialogue. Les personnages ont des répliques courtes qui se succèdent de façon très rapide.
Exemple : Le CID, de Corneille. Acte I, scène 3.
La syllepse
cette figure de style donne de l’importance à la pensée et non au règles grammaticales.
Exemple : Sais-tu pourquoi les sauvages sont tout nus ?
Les types de comiques/registres
souvent associé à un comportement spécifique ou un champ lexical propre, les types de comiques ou simplement les différents registres servent à donner vie et surtout donner une certaine importance au message véhiculé dans la pièce.
Exemple : comique de situation, de gestes, de caractères. Registre lyrique, dramatique, comique, épique.
Les figures de style spécifiques au roman
📖
Le roman est un genre en constante évolution qui se développe depuis le Moyen-Age. Sa structure moins formelle (comparée au théâtre et à la poésie, qui répondent à des règles strictes), laisse une liberté plus vaste à l’auteur et donc un large choix de procédés à travers ses lignes.
L’anastrophe
est l’inversion de l’ordre habituel des mots.
Exemple :
Étroits sont les vaisseaux, étroite notre couche. Immense l’étendue des eaux, plus vaste notre empire Aux chambres closes du désir. SAINT-JOHN PERSE, Amers, « Strophe ».
l’antonomase
est l’utilisation d’un nom propre pour désigner un nom commun ou vice-versa.
Exemple : On parle souvent d’un apollon pour parler d’un bel homme, ou d’un homme qui prend soin de son apparence.
L’asyndète
se caractérise juxtaposition de deux/plusieurs termes/expressions/propositions.
Exemple : Français, Anglais, Lorrains, que la fureur rassemble, Avançaient, combattaient, frappaient, mouraient ensemble.
L’épenthèse
est le changement de la prononciation d’un mot sans en changer son sens.
Exemple : nombre ; numéral, numérer.
L’epipophème
est une formule exprimant une opinion générale souvent représenté au début ou en fin de texte pour conclure ou servir de morale. Exemple :
“La raison du plus fort est toujours la meilleure ;
Nous l’allons montrer tout à l’heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait” (Le loup et l’agneau, Jean de la Fontaine)
L’homéotéleute
est la répétition d’un son à la fin d’une phrase pour donner l’équivalence d’une rime dans une prose.
L’hypotypose
est la description d’une scène de manière si réaliste que l’on croit la vivre. Ce procédé fait appel à l’imagination du lecteur.
La redondance
est la répétition de la même idée sous plusieurs formes, avec des synonymes. C’est une forme d’insistance propre au roman.
Exemple : Le ciel était noir, sombre, obscur…
Le superlatif
est un système de comparaison pour désigner l’infériorité/la supériorité absolue. Il est toujours précédé d’un article défini.
Exemple : C’est Marie qui dort le plus et c’est Lila qui dort le moins.
La synesthésie
cette figure de style fait appel à la perception. L’auteur l’utilise pour exprimer les nuances d’impressions/de sentiments.
Exemple :
parfums pourpres du soleil des pôles. (Arthur Rimbaud)
Les figures de style spécifiques à l’argumentation
L’argumentation s’apparente à la philosophie. C’est à travers ce style que de nombreux auteurs ont pu s’exprimer (et notamment critiquer) malgré la censure. 😉
Dans le discours argumentatif, tu trouveras surtout des procédés communs. Tu pourras aussi retrouver :
L’anadiplose
est la reprise du dernier mot de la phrase précédente pour la mettre au début de la phrase qui suit.
Exemple : Je vis ce beau Lyon que tant je prise.
La période
est une phrase d’une certaine ampleur avec un certain rythme et parfois une certaine sonorité. C’est une construction musicale qui se veut donner une cadence aux propos exprimés.
Exemple :
« Comme une colonne, dont la masse solide paraît le plus ferme appui d’un temple ruineux, / lorsque ce grand édifice qu’elle soutenait fond sur elle sans l’abattre, / ainsi la reine se montre le ferme soutien de l’État / lorsqu’après en avoir longtemps porté le faix, elle n’est pas même courbée sous sa chute. » (Jacques-Bénigne Bossuet , Oraison funèbre de Henriette-Marie de France)
👉 J’espère que cet article t’aideras durant ton année et que tu réussiras ton épreuve de français au bac ! 🎉😉